10 octobre 2014

Et pourtant, ils bougent...

Bonjour,

Aujourd’hui, je vais aller à Twenty Mule Team Canyon pour le lever de soleil et ensuite me dirigier vers la Racetrack Playa, un endroit que j’ai envie de visiter depuis un petit bout de temps. C’est d’ailleurs surtout pour cela que je suis venu à la Vallée de la Mort.

Je me lève vers 5h30, me fais un café et décide définitivement, vu la température au petit matin (près de 30°) de ne pas camper vers Ibex Dunes pour ma dernière nuit ici. Je me rends donc à Twenty Mule Team Canyon. Il s’agît d’une piste passant à travers des badlands ressemblant à celles de Zabriskie Point que nous avions vues l’année dernière avec Sonia.

Le début de la piste est situé à une vingtaine de minutes de Furnace Creek. Seulement, on ne voit rien depuis la piste. Il faut escalader les badlands pour avoir des vues dégagées. Comme c’est la pleine lune, on y voit plus ou moins clair. Par contre, je n’ai aucune idée de l’endroit où aller pour avoir une belle vue.

Je m’arrête donc au petit bonheur la chance et grimpe. Depuis la première colline, la vue ne me plaît pas trop. Par contre, la lune illumine joliment l’ensemble.


Je retourne à l’auto et continue pour remonter sur une autre badland. De nouveau, je ne trouve pas terrible. L’aube est déjà là et il me reste peu de temps avant que le soleil se lève.





Allez, je fais une troisième tentative (je vous assure que le cheesecake d’hier soir est éliminé maintenant…) et c’est déjà mieux. Je reste donc là à attendre le soleil.

Il éclaire tout d’abord les montagnes de l’autre côté de la vallée puis donne de belles couleurs chaudes à ces « mauvaises terres ».






Pour vous donner une idée de la taille de Death Valley, le point le plus bas est situé à -180 mètres et quelques alors que les montagnes l’entourant dépassent parfois les 3’000 mètres (je vous dis ça car elles ont souvent l’air petites sur les photos).



L’endroit était sympa mais j’avais quand même préféré le lever de soleil à Zabriskie Point de l’année dernière, les couleurs me semblaient plus variées. Peut-être que j’y retournerai un de ces matins.

Vers 8h, je retourne à ma chambre prendre une douche et appelle un coup Sonia avant de partir. Il fait déjà très chaud et je suis content d’aller un peu plus haut. Je fais encore quelques courses et démarre à 10h00 pile.

Je me rends donc à la Racetrack Playa, située dans une vallée parallèle à la Vallée de la Mort et  il y a un bon petit bout de route. J’en ai tout d’abord pour une bonne heure avant d’entamer la piste où l’on a le plus de chance de crever dans le parc. Avec la chaleur, c’est ce qui nous avait retenu jusqu’à maintenant… Et normalement, avec Sonia, si on a une chance de crever sur une piste, on crève!

Je me dis que la meilleure solution est de rouler lentement, mais alors très lentement, pour m’y rendre. Je m’autorise un maximum de 20 miles à l’heure (32 km/h) mais rapidement, je me rends compte que je ne roulerai pas à cette vitesse. Ca tourne plutôt autour de 8-10 avec des pointes à 15 quand la route est un peu meilleure. Il n’y a que des gros cailloux bien coupants et ma roue de secours est une roue galette (qui tiendrait tout juste quelques km là-dessus…), donc si je crève, je n’aurai pas d’autre choix que d’attendre la prochaine personne qui passe pour qu’elle prévienne un dépanneur à son retour.

Les paysages sont assez jolis, mais je ne m’arrête pas, peut-être demain matin…

Après 1h45, j’ai parcouru 20 miles et arrive à Teakettle Junction. C’est long… Il s’agît d’un simple croisement où les gens qui passent accrochent des théières. Je trouve ça marrant et je pensais en prendre une mais j’ai complètement oublié… Je mange sur place et continue…



Allez, encore 7 miles qui me prendront 45 minutes et j’arrive au bord de la playa. Il s’agît d’un ancien lac comme on en trouve pas mal par ici, mais il a une particularité, j’y arrive…

J’aurai donc mis 3h45 pour arriver, mais mes 4 pneus sont entiers (par contre, demain matin il y aura le retour, j’en salive déjà!).

Donc la particularité de la Racetrack Playa, c’est qu’il y a des cailloux, cool hein? Comme la lumière est encore trop forte, je vais déjà faire un petit tour pour me repérer, puis je reviens à l’auto pour la préparer pour la nuit.

Vers 15h, je retourne au nord de la playa pour voir Grandstand, un petit massif posé en plein milieu de cette grande étendue toute plate. Oui, c’est plat… Elle fait deux kilomètres de long pour 4 centimètres de dénivelé! C’était à l’époque une île au milieu du lac.




Je suis de retour vers 16h tout au sud et une auto arrive juste après moi. Ce sont deux néerlandais d’une cinquantaine d’années qui me demandent si j’ai vu les cailloux. Je leur dis que oui et qu’ils sont à plus ou moins 20-30 minutes de marche… Ils n’ont pas envie d’y aller et prennent une photo depuis le bord de la playa avant de repartir!!!??? Ils avaient une Jeep de location équipée pour la piste, mais tout de même, tout ça pour ça… A part eux, je ne verrai personne de la journée, c’est aussi ça qui fait le charme de ce genre d’endroit.

Bon, cette fois, j’y vais (je vous aurai fait attendre, mais j’aime bien…). Donc on y trouve des cailloux… mais ces cailloux, ils se déplacent!




Personne ne les a encore jamais vu bouger, mais ils avancent en laissant derrière eux leur « chemin ».

Les scientifiques ont deux hypothèses (mais ils n’en savent rien). La première est que lors de grandes pluies, la playa devient boueuse et le vent pousse les cailloux. La deuxième est que le vent les pousse quand la playa est gelée.

Bref, on s’en fout, mais je trouve ce phénomène incroyable. Certains cailloux ont parcouru près d’un km et il y en a de toutes les tailles. Les plus petits sont grands comme mon poing alors que les plus gros font une cinquantaine de kilos.




Parfois leur chemins se croisent où alors on dirait qu’ils font la course.


Et là, je vais où?

Joli dépassement

D’autres vont dans une direction, puis partent ailleurs…


V comme...

Ca devait arriver, un accident!

Ils viennent tous de la montagne située au sud-est (c’est la maternité) puis partent se balader au gré de leurs envies. Je suis vraiment content d’avoir une fois pu voir ça, je suis bluffé.

Et comme c’est tout plat, on peut sans problème s’y promener pieds nus. Les motifs de la playa sont aussi très jolis.

Voilà, j’y passe deux bonnes heures et le soleil se cache derrière les montagnes bien avant le coucher, donc pas vraiment de belle lumière ce soir. Mais ça n’est pas grave.

Comme hier soir, le ciel devient un tout petit peu rose, mais bien loin de ce que j’attendais. Je retourne donc à l’auto et heureusement ce soir, j’ai pris la frontale car on ne voit pas à deux mètres.



Je me fais à souper et doit mettre un pull car il ne fait vraiment pas chaud, la température a baissé de 15 degrés en une heure! On est à 1’400 mètres et c’est autre chose qu’à Furnace Creek, la nuit devrait être bonne.

Lorsque je termine ce message, un peu avant 21h, la lune se lève. Et comme la playa est très claire, j’y retourne. Elle n’éclaire pas autant qu’hier lorsqu’elle était pleine, mais on y voit quand même clair. Ca ne donne pas grand chose et je n’aurai pris que quatre photos en une heure mais c’est marrant, la lumière de la lune fait les mêmes ombres que le soleil sur les cailloux. Si je me lève assez tôt, j’essaierai encore un peu demain matin.



Demain donc, je passerai le début de la matinée ici avant de retrouver les joies de la piste (la dernière des vacances) pour revenir à Furnace Creek où je passerai la nuit. Je ferai certainement quelques arrêts en route. Et le soir, je vais persévérer et réessayer de trouver de jolis polygones de sel en espérant avoir plus de succès qu’hier soir… Si j’ai le temps, je crois même que j’irai un coup à la piscine…

Voilà, j’ai enfin vu la Racetrack Playa et ses moving rocks, un endroit vraiment unique au monde. Même si maintenant, mes derniers jours à Death Valley ne sont pas couronnés de succès, je ne serai pas venu pour rien.

Allez, moi je vais aller me coucher. Alors bonne nuit et à demain pour ce qui sera peut-être l’avant-dernière journée de visite…

Vincent

3 commentaires:

  1. Encore un endroit que t as fait sans moi...on y retournera en mai d'un coup! C'est assez incroyable comme ils bougent ces petits cailloux. Et bravo pour l exploit, arriver sans crevaison.... T'avais pas de chewing-gum à jeter :)
    Bonne nuit
    Sonia

    RépondreSupprimer
  2. vraiment bluffant ces animaux camouflés en pierre. Bravo Soniamacgyver
    Bises
    Vingt

    RépondreSupprimer
  3. on dit: pierre qui roule n'amasse pas mousse...
    bizzzz

    RépondreSupprimer